Dans la catégorie « à la manière de » il y a Victor Hugo, mais il y a aussi Emile Zola, et leur différence est à bien connaître afin de ne pas faire l’un pour l’autre, et d’être alors hors cadre.
Emile Zola comme Victor Hugo décrivent tous les deux les classes sociales populaires de la France du XIX ème siècle, mais de façon relativement différente.
Chronologiquement, Hugo est antérieur à Zola, si bien qu’il a servi de base de comparaison au moment de la publication des premières œuvres de ce dernier. Au regard de Hugo, les romans de Zola ont été qualifiés d’obscènes car, contrairement à Jean Valejan qui, ayant été brisé par la société, va devenir un bienfaiteur après avoir traversé des épreuves difficiles sur lesquelles Hugo ne se sera pas attardé, Gervaise reste tout au long du récit profondément humaine et faible, et les moments difficiles qu’elle connaît sont décrits longuement et de façon détaillée par Zola. Elle meure ainsi à la fin de l’Assomoire alcoolique, dénuée de tout, seule et malade dans une mansarde insalubre.
Ainsi, dans les Misérables, Hugo nous donne une leçon de vie en nous faisant suivre la vie d’un homme que la pauvreté puis la société a condamné au malheur malgré la bonté de cœur et la générosité qu’il va acquérir au cours des expériences difficiles qu’il traverse. Ce périple est rempli de personnages caractéristiques des meilleurs et des pires penchants de l’humanité, allant de l’évêque à la bonté exemplaire jusqu’à l’aubergiste archétype du mal personnifié, en passant par le représentant de la loi zélé qui applique celle-ci avec une rigidité sans faille.
Plus encore que dans les récits de Zola, ceux de Hugo alternent des moments d’espoir suivis de doute, puis de malheur pour plus tard aller vers des jours plus heureux. L’évolution des personnages est ainsi jalonné d’importants changements, gardant ainsi le lecteur captivé, sans jamais qu’une issue ne puisse être pressentie longtemps à l’avance.
Pour une improvisation, cette catégorie comme celle de Zola, sera propice à la mise en scène d’une tranche de vie, car les quelques minutes allouées ne permettront pas de boucler l’équivalent ne serait-ce que d’un chapitre d’une œuvre de cet auteur. Il sera également nécessaire pour Hugo de bien s’imprégner du langage employé dans la France du XIX ème siècle, tout comme des prénoms utilisés à cette époque, mais sans jamais copier à l’identique le nom d’un personnage.