Marcel Pagnol

Marcel Pagnol est sans doute l’une des catégories « à la manière de » le plus connues des improvisateurs, mais il est cependant intéressant de réviser de temps en temps ses classiques, afin de ne pas toujours tomber sur les mêmes clichés (les cigales par exemple…)

Si on laisse de coté La gloire de mon père qui est probablement l’œuvre la plus connue de Pagnol de part son adaptation cinématographique multi-diffusée sur les chaînes française, c’est pour se concentrer ici sur les pièces qui sont à la base de la renommée de Marcel Pagnol, la trilogie marseillaise : Marius, Fanny et César.

Pour résumer, la trilogie marseillaise c’est le récit de la vie simple d’habitants du port de Marseille dans les années 20. Avec cela va l’accent, le vocabulaire, les sujets de conversations et les fortes personnalités des adultes, contrastant avec les questionnements des adolescents. L’histoire en elle-même raconte la vie de ces trois personnages, le fils Marius, le père César, et la petite marchande Fanny, amie d’enfance de Marius. Fanny et Marius s’aiment, mais Marius a envie de s’embarquer pour les colonies, de voir du pays et de vivre en mer. Ceci sera à l’origine des regrets qu’ils auront plus tard de ne pas avoir vécu la vie qu’ils souhaitaient.

Sur quelques minutes, une scène de Pagnol est un instant de vie, comme dans cet extrait de Marius. Les personnages sont forts, bien campés, et l’on assiste à un instant simple comme on peut en voir tous les jours. En filigrane, on perçoit tout de même les grandes lignes qui vont faire l’histoire des personnages, ce qui les empêchera d’avoir une vie facile qui ne vaudrait pas la peine d’être racontée.

Pour une improvisation, la catégorie demande de respecter des fondamentaux sans lesquels on ne pourrait dire jouer à la manière de Marcel Pagnol. L’accent et Marseille font incontestablement partie de ces éléments obligatoires, alors que les cigales et le jeu de boules (ou de cartes), ne sont qu’optionnels. Le plus important sera de poser la scène, ses personnages bien marqués, et le reste viendra de lui même si les improvisateurs sont suffisamment imprégnés de leurs rôles. Il suffit de prendre cette situation de base et d’y introduire un élément perturbateur qui deviendra le moteur de toute l’histoire (départ ou arrivée d’un personnages clé, grand changement dans la vie d’un des membres de la famille…).

Marcel Pagnol