Jean de La Fontaine

Tout le monde connaît les fables de la Fontaine. Jean de La Fontaine est un contemporain de Molière, qui a vécu au XVII ème siècle. La partie la plus connue de son œuvre est ses fables, inspirées entre autres de celles d’Ésope, écrivain grec qui vécu au VII ème siècle avant J.C., et à qui on attribue la paternité du genre littéraire de la fable.

La fable est une histoire courte à rôle pédagogique. Elle contient toujours une morale, à la différence du conte qui peut ne pas en avoir (voir Lewis Caroll). Telles que La Fontaine les a écrit, ses fables sont toujours rimées, mais la longueur des vers est très variable, allant parfois même jusqu’à un seul pied.

Il disait se servir des animaux pour instruire les hommes mais cela ne l’a pas empêché de mettre en scène des hommes dans ses fables, souvent, d’ailleurs, confrontés à la Mort.Les animaux servent à personnaliser des traits humains, qualités ou défauts. La leçon à en tirer n’en est pas moins applicable aux hommes mais cela permet de ne pas attaquer de façon trop évidente les figures dont on souligne les travers (nobles, puissants, rois…).

Voici un quelques caractéristiques d’animaux récurrents :

  • Renard : Il est rusé et habile lorsqu’il a besoin d’obtenir quelque chose qu’il désire.
  • Chien : Il est domestiqué, fidèle et par conséquent dépendent de son maître
  • Loup : Il est libre, indépendant et vie de méfaits. C’est un voleur né.
  • Agneau : Il est le symbole de l’innocence et de la naïveté
  • Rat : Il est tout en bas de l’échelle sociale. Il vie en communauté, mais caché. Sa vie dépend de ce que les autres lui laissent.
  • Lion : Il représente la force, la puissance et l’autorité. Il est souvent la métaphore du roi.
  • Grenouille : Elle symbolise principalement le petit animal, par contraste avec de plus grands avec lesquels elle est mise en scène

Cette liste n’est pas exhaustive, et comme le montre le dernier exemple, La Fontaine utilise également les animaux par couple sans qu’aucun n’ait d’autre rôle que de souligner le contraste avec celui dont il partage l’histoire. C’est par exemple le cas de la Cigale et la Fourmi (fainéant/travailleur), le chien et le loup (domestiqué/libre), le chêne et le roseau (rigide/souple), la chat et souris (chasseur/proie)…

En plus des hommes et des animaux, La Fontaine met aussi en scène des objets, et parfois uniquement des être inanimés, comme pour « Le pot de terre et le pot de fer ». Là encore, l’intention est de mettre en lumière le contraste dont on va tirer ensuite la morale.

Comme les fables sont traditionnellement contées, improviser une « La Fontaine » semble inévitable passer par l’utilisation d’un conteur. Ensuite, il est nécessaire de trouver la morale sur laquelle l’improvisation se terminera, et les personnages que l’on mettra en scène.

Nous avons tous des centaines de morales en tête, et ça ne sera pas un cliché de mettre en scène l’une d’entre elle, même connue de tous, du moment que la forme reste originale.

Pour mémoire, voici quelques citations des fables de La Fontaine illustrant certaines des morales les plus connues :

  • Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. (Le Corbeau et le Renard, l, 2)
  • La raison du plus fort est toujours la meilleure. (Le Loup et l’Agneau, l, 10)
  • Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. (Le Loup et l’Agneau, l, 10)
  • Plutôt souffrir que mourir, c’est la devise des hommes. (La Mort et le Bûcheron, l, 16)
  • Je plie et ne romps pas. (Le Chêne et le Roseau, l, 22)
  • Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. (Le Lion et le Rat, II, 11)
  • La méfiance est mère de la sûreté. (Le Chat et un vieux Rat, III, 18)
  • Petit poisson deviendra grand. (Le Petit Poisson et le Pêcheur, V, 3)
  • Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras. (Le Petit Poisson et le Pêcheur, V, 3)
  • Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. (Le Lièvre et la Tortue, VI, 10)
  • Aide-toi, le Ciel t’aidera. (Le Chartier embourbé, VI, 18)
  • Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (Les Animaux malades de la peste, VII, 1)
  • Tel est pris qui croyait prendre. (Le Rat et l’Huître, VIII, 9)
  • Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours / Qu’on ne l’ait mis par terre (L’Ours et les deux Compagnons, V, 20)

Pour conclure, voici une page de Wikisource sur laquelle vous pourrez retrouver la plupart des fables de La Fontaine.

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