Hans Christian Andersen est un auteur de contes, le seul de la catégorie « à la manière de », si l’on exclu François Rabelais (à cause de l’inadaptation de ses récits à un public d’enfants).
Il existe en improvisation la catégorie « contée », qui regroupera implicitement des auteurs tels que Perrault ou Grimm, mais une catégorie spéciale a été créée pour Andersen.
Ainsi, il est nécessaire de se pencher sur ce qui fait un conte d’Andersen, afin de parvenir à le différencier de Grimm par exemple. L’exercice est d’autant plus difficile que Andersen comme Grimm ont souvent adapté des contes populaires vieux de plusieurs siècles, et n’en sont de ce fait pas les auteurs des histoires sur lesquelles ils sont basés, mais seulement de leur forme et des quelques modifications qu’ils y ont apportées.
Un élément important sur Andersen, et qui aidera des improvisateurs pour savoir quelle direction donner à leur récit, est qu’il n’a jamais connu dans sa vie de relation amoureuse, les femmes dont il a été éprit l’ayant toutes éconduit. Ceci transparaît de façon très visible dans ses contes, de telle sorte que la morale que l’on peut assez souvent en tirer (même si elle jamais énoncée clairement), c’est que la vie nous déçoit plus souvent qu’elle nous comble. Ainsi, plusieurs contes d’Andersen ont comme fil directeur, ou en toile de fond, l’amour à sens unique du personnage principal, avec souvent une méprise de sa part sur la nature de la relation qui le lie à une amie d’enfance, qu’il espère voir devenir sa compagne. Chaque fois, ce personnage est d’une profonde gentillesse, si bien qu’il arrive à s’effacer du regard de sa bien aimée au profit d’un autre homme, pour, dit-t-il, le bonheur de celle-ci.
Les contes les plus célèbres d’Andersen sont La petite sirène (qui contrairement à celle de Walt Disney fini tristement), La princesse au petit pois, Le vilain petit canard ou La petite fille aux allumettes.
Il sera tout à fait approprié pour Andersen d’utiliser le format de narration traditionnel du conte, avec un conteur et des personnages illustrant ses propos. En revanche, pas de rime ni de morale à la fin, car l’histoire se termine simplement sur la dernière action, comme par exemple pour la dernière phrase du Briquet : « La noce dura huit jours ; les trois chiens y étaient invités, et à table surtout ils ouvrirent des yeux énormes ». Si la morale n’est pas dite explicitement avec Andersen, elle n’est pas pour autant absente. En fonction de l’origine du conte (populaire ou création originale), la morale pourra soit correspondre à celles dont on a l’habitude avec ce genre littéraire (la vanité mène les êtres à leur perte, l’intelligence est plus importante que l’argent…), soit être marquée par l’expérience personnelle malheureuse d’Andersen (il faut profiter du jour présent, car on ne sait pas si l’avenir nous réserve des jours meilleurs). Il arrive cependant, même si cela est rare, qu’Andersen écrive des contes très optimistes. Ceci est le cas du Chanvre qu’il a écrit suite à une critique du Sapin qui lui reprochait le caractère très pessimiste de ce dernier.
En conclusion, on peut retenir qu’improviser à la manière d’Andersen est très difficile si l’on souhaite se différencier clairement de la simple catégorie du conte. Ceci est dû au fait qu’Andersen a plusieurs fois adapté des histoires populaires. Aussi, il faudra sur cette catégorie respecter le format du conte, ne pas énoncer de morale à la fin, et si on le souhaite, bien que ce ne soit pas une règle absolue, donner une fin triste et une vision plutôt pessimiste de la vie à l’histoire racontée.